Selon toute apparence, le presbytère a toujours existé sur le lieu qu’il occupe actuellement. Il a dû être construit primitivement par les moines qui administraient la paroisse vers la fin du XIIIè. Le portail d’entrée de la cour indique cette époque et l’écusson qui le surmonte, dont les armoiries sont rongées par le temps, serait le blason soit de l’abbaye, soit de l’un de ses Abbés.
C’est probablement aussi vers cette époque que fut construite, dans l’enclos de presbytère, la première chapelle de Notre-Dame de la Blanche. En 1786, le presbytère actuel fut construit par M. Le Masle, perpendiculairement à l’ancien dont il existe encore une partie qui a servi d’écuries pendant un temps. L’édifice, dont toutes les ouvertures sont en granit, est imposant par l’ampleur de ses dimensions et son aspect de grande solidité.
Cette chapelle, située dans l’enclos de la cure, a dû être construite en même temps que le presbytère ou peu après, c’est-à-dire vers la fin du XIIIè, si l’on juge par la grande porte conservée lors de la réhabilitation. Elle fut placée sous le vocable de l’Immaculée Conception.
Cette antique chapelle servit de lieu de sépulture à un grand nombre de prêtres et de familles nobles ; de nombreux ossements humains sont en effet recouverts par le dallage actuel. Vers 1724, on cessa d’y inhumer, la chapelle menaçant de tomber en ruines.
Au début de 1779, au cours d’une mission qui fut donnée à Herbignac par les enfants de Père de Montfort, les pères missionnaires engagèrent vivement les fidèles à la réédifier. Ceux-ci déployèrent un tel zèle que deux mois et quelques jours plus tard ("le 20è jour du mois d’avril 1779"), l’oeuvre fut accomplie et bénie.
Maître Le Masle, alors recteur de la paroisse, changea de sa propre autorité l’antique vocable de Notre-Dame la Blanche en Notre-Dame de la Miséricorde.
En 1885, l’abbé Pellerin, alors curé d’Herbignac, a rétabli l’ancien titre avec l’autorisation de l’Évêché.
Le 19 octobre de la même année eut lieu la bénédiction de la cloche, Marie-Joseph-Jeanne.
Aujourd’hui la chapelle est en bon état. Elle possède un autel de marbre et un tableau représentant Notre-Dame de la Miséricorde. Elle est encore utilisée pour le culte.
On peut également y découvrir quatre vitraux du souvenir qui rappellent à la mémoire et aux prières des fidèles ceux qui sont morts pour la France.
Ces quatre verrières sont le fruit du travail d’Henri Uzureau.
Chaque vitrail comporte trois médaillons souvenirs, soit douze portraits de soldats avec leurs nom, prénom et numéro de régiment inscrit sur leur capote. Onze d’entre-eux sont en tenue militaire, un seul porte son habit d’ecclésiastique. Il s’agit de Pierre-Marie Huguet, né le 1er septembre 1889 à Herbignac et scolastique des Pères Blancs. Il est mobilisé en 1914 et sert comme caporal au 4ème régiment de Zouaves de l’Armée d’Orient. Il combat aux Dardanelles, à Gallipoli, en Serbie, en Grèce et en Macédoine où il meurt le 29 septembre 1916.